Quand l’« efficacité subjective » est plus importante que l’« efficacité objective »
Spécialiste en psychologie sociale de la communication, Miruna Radu, titulaire de la Chaire Entrepreneuriat Familial et Société à AUDENCIA Business School, intervient en tant qu’experte dans le champ de l’entrepreneuriat en France et à l’international. Ses travaux les plus récents concernent la transmission, le leadership et le mentorat des entreprises familiales.
« C’est en bonne partie sur la base des croyances d’auto-efficacité que les individus choisissent quels buts poursuivre, combien d’efforts dépenser, combien de temps continuer à persévérer face aux difficultés, quel niveau de stress et de découragement être prêts à subir face aux difficultés et aux échecs » (Bandura, 1989).
Faut-il croire en soi pour réussir ? Ne serait-il pas plus rationnel de se dire que les compétences suffisent pour avoir du succès, quelles que soient nos croyances les concernant ?
Et pourtant, il ne suffit pas de pouvoir faire, encore faut-il croire en sa capacité de faire et s’y investir de manière concrète et systématique, pour que ce qui n’était que potentialité devienne réalité Oui, il faut croire en soi pour réussir, il faut croire en soi pour entamer la route qui mène vers la réussite, et il faut toujours et encore croire en soi pour poursuivre cette route face aux dangers, aux obstacles et aux échecs.
Toutefois, pendant longtemps, les chercheurs ont étudié les comportements humains dans une perspective béhavioriste, toute action étant analysée comme le résultat d’une influence extérieure, d’un stimulus provenant de l’environnement. Ce n’est qu’à partir des années soixante-dix que cette conceptualisation non agentive de l’être humain a été remplacée par une perspective sociocognitive qui envisage désormais chaque individu comme un « agent d’expériences », exerçant sa force créative et transformatrice sur le monde et sur sa propre vie.
Désormais, aussi bien la construction de soi que les comportements sociaux sont interprétés comme les résultats des buts que chacun choisit de poursuivre pour s’épanouir et atteindre ses objectifs.
Renforcer sa confiance en soi est indispensable pour entamer un projet de création. Les chercheurs ont démontré que le niveau d’estime de soi joue un rôle modérateur dans le choix des buts, une estime de soi élevée conduisant les individus à choisir des buts ambitieux, alors qu’une estime de soi faible serait responsable d’une préférence pour les buts modestes. En outre, le genre exerce un fort impact sur le choix des buts, les hommes choisissant des buts plus ambitieux que les femmes.